Les deux portraits vidéo MALY, issus de la série vidéo SUDDEN, sont une réflexion sur le temps. Ils questionnent l’idée des vérités, de la métamorphose et de l’évanescence.
Ils dévoilent ici une naissance, d’un côté, le visage d’une femme devenant mère, de l’autre, son enfant nommée Maly qui vient au monde chaque jour petit à petit. Ces vidéos évoluent grâce à un logiciel conçu pour ce projet, leur temps réel, très court, est dilaté, dénaturé, pour que l’instant filmé s’échelonne sur une vie métaphoriquement et temporellement.
Les images, générées en direct, toujours en mouvement, semblent fixes et chaque geste, aussi rapide et infime soit-il à l’origine, devient observable. L’expérience de l’instant est comme suspendue mais conduit à une perte de contrôle, son évolution est difficilement perceptible, les images devront être quittées des yeux un temps, leur échapper pour tenter de les ressaisir.
Les vidéos se développent sans cesse même si l’équipement électronique est éteint, elles sont prédéterminées, inéluctables, inflexibles et irréversibles. Pour La Centrale électrique, elles dureront 23 jours 23 heures 50 minutes, elles s’achèveront lorsque l’enfant sera hors du ventre de sa mère, dimanche 09 janvier 2011 à 17h50, commencement de la vie en dehors de l’organisme maternel, décompte du temps qui reste et qui passe.
La vidéo ANA célèbre un anniversaire, deux enfants vont souffler les bougies d’un gâteau. Derrière cette apparente chaleur de l’aurore, la tension monte, elle s’achèvera lorsque les bougies seront soufflées, lorsque l’enfant de la vidéo MALY sera né dimanche 09 janvier 2011.
Ces trois portraits sont une tentative illusoire de contrôler et de dominer le temps, partout mais insaisissable, une constatation de notre incapacité à comprendre, à accepter la complexité de ce phénomène primaire, une vanité.
Durée: 23 jours 23 heures 50 minutes
© Catherine Menoury & Christian Laval
Exposition