La pratique de Céline Cléron est régie par un principe de métamorphose qui s’énonce dans le dessin et la sculpture par le détournement et l’assemblage d’objets hétéroclites.
Cette métamorphose hybride les êtres et les choses mais aussi les hommes et les animaux. Ainsi, partant de l’homonyme du mot « ruche » -la collerette alvéolée en tulle ou en dentelle portée par les gens de cour au XVIIe siècle -, l’artiste crée une sculpture en étroite collaboration avec des abeilles. Le projet a pris vie à l’intérieur d’une ruche où pendant plusieurs mois, les abeilles ont bâti à partir de la collerette et donné naissance à une sculpture hybride, sorte d’essaim portatif.
Des mannequins de couturière se muent en une vision du corps infidèle et déformante et acquièrent la corpulence et les postures d’animaux. Ailleurs, une vidéo rapporte le dialogue incongru entre des chèvres et les blocs de sel qu’elles lèchent quotidiennement.
L’univers de Céline Cléron, chargé de téléscopages, varie de tailles en détails, tantôt vers un macrocosme, tantôt vers un microcosme au travers duquel les objets usuels deviennent « convertibles » à la rêverie et se déploient pour ouvrir un monde de possibles.
© Céline CLERON
Exposition