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Lives and work : Belgium
Lauréat du Prix de la Ville de Bruxelles du Prix Médiatine 2014, Faber Lorne, artiste autodidacte au parcours singulier, considère sa pratique en termes de nécessité et de désir d’art. « Faber n’est pas le prénom que mes parents m’ont donné mais mes amis à l’âge de 13 ans, témoigne-t-il. En latin faber, fabri, c’est l’ouvrier ou celui qui oeuvre avec art. Il s’avère que j’ai été ouvrier pendant longtemps et qu’en 2009, à la suite de chocs psychiques et physiques, j’ai décidé de manière arbitraire de devenir artiste. Je suis passé d’une définition à une autre, j’ai changé de boîte à outils. » A partir de cet instant c’est l’expression artistique qui a fait autorité dans son existence, cependant fortement et visiblement imprégnée par ses activités antérieures, surtout par le choix des matériaux : treillis de chantier, bois récupérés, palettes de chargements,… « J’ai toujours produit en fonction de ce que j’avais, explique-t-il, je crois que le manque de moyens pousse à être inventif. » Faisant de contraintes vertu l’artiste propose une exploration des formes par la transformation d’objets en installations. Marqué par une expérience psychanalytique et par la lecture de L’anti-OEdipe de Deleuze et Guattari il crée des installations et peintures qui se déploient comme autant d’énigmes du sous-jacent, du caché et du dévoilement. « Comme mon expérience psychanalytique l’a été, la production artistique est pour moi un espace-temps propice à de nouvelles négociations entre réalité et perception. Les gestes posés, le sont au travers de personnages inventés. De cette fuite, j’explore des processus de production qui, non motivés par le sens de leurs actions mais bien par la liberté, l’inutilité ou l’incongruité. » Faber Lorne dévoile « l’intérieur d’une topographie du désir tracée par le couplage des objets/signes entre eux, afin d’explorer les mécanismes psychiques de l’homme comme le désir, le fantasme, l’anxiété, l’aliénation, la paranoïa,…»